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La peinture

  C'est une opération très importante dans la construction et dont dépendra la vie de votre Optimist. L'impatience de voir son bateau naviguer pousse trop souvent le constructeur à abréger au maximum les travaux de peinture. C'est se fabriquer des verges pour l'avenir, car les opérations de remise en état annuel seront chaque année d'autant plus importantes et difficiles et l'aspect de votre bateau sera toujours douteux, alors qu'une des plus grandes satisfactions est d'avoir un bateau joli et impeccable. Vous aurez d'abord à choisir entre le vernis et la peinture, Le premier est un petit peu plus cher mais d'une facilité d'emploi et d'un entretien très faciles. La laque offre par contre des choix de coloris souvent plus plaisants aux enfants, mais faites attention, si votre voile est aussi de couleur, que les deux ne se heurtent pas. Pensez également que, par ses formes, l'Optimist n'est pas spécialement élégant et les couleurs claires ne conviennent pas forcément.  

Pour notre bateau nous avons choisi une solution mixte ; l'intérieur, le tableau et la marotte sont vernis et l'extérieur des bordées de fond et de côté ainsi que leur tranche sont peints en blanc.  

Quel que soit le type de peinture adopté, choisissez une marque dans laquelle vous pourrez trouver la ligne complète des produits nécessaires, enduits, bouche-pores, mastics, sous-couche, laque et vernis. Il est en effet toujours très dangereux d'utiliser conjointement des produits de marques différentes même s'ils sont de même catégorie et conformez-vous toujours aux indications portées sur la boîte pour les mélanges ou les diluants.  

Cependant la série d'opérations à effectuer reste sensiblement la même quel que soit le type de peinture adopté.

  La première consistera à préparer le bois, c'est-à-dire à gratter toutes les traces de colle et à poncer soigneusement toutes les surfaces au papier de verre fin n' 120. Les arêtes des pièces intérieures, quilles, serres, caches, seront arrondies avec un rayon qui ne devra pas être supérieur à 5 mm. Dès que le ponçage sera terminé, balayez tous les copeaux dans le bateau et l'atelier, puis passez l'aspirateur partout. Il ne doit rester absolument aucune trace de poussière. Même après l'opération vous devrez encore essuyer toutes les surfaces avec un chiffon très propre. S'il reste des taches de graisse (souvent autour des trous de vis) enlevez-les avec de l'acétone. Vous devrez bien sûr travailler dans un local sec et avec une température de 15° minimum.

Vous appliquerez d'abord une première couche d'impression constituée de vernis allongé de 10 à 20 % de diluant approprié, ou d'impression spéciale. Faites bien pénétrer le vernis dans les pores du bois en brossant à contresens du fil. Insistez particulièrement sur les tranches de contre-plaqué et les extrémités de tasseaux.

  Vous rebouchez alors les trous des têtes de clous et les autres grosses imperfections avec du mastic ou de l'enduit (ou bouche-pore) appliqué en plusieurs couches.  

Lorsque tout est bien sec (au moins 24 heures après la fin de l'application), poncez légèrement à sec au papier de verre fin pour enlever les grosses irrégularités et appliquez le bouche-pore sur le contre-plaqué et l'acajou seulement. Il est souvent nécessaire de diluer le produit avec du vernis pour qu'il ne durcisse pas trop vite. D'autre part, si le bateau doit être verni, le bouche-pore sera teinté avec de la teinte mère « terre  de Sienne brûlée » que l'on trouve chez les marchands de couleur. Attention, il en faut très peu. "application se fait au couteau à contresens du fil, puis en travers pour bien remplir les pores du contre-plaqué mais sans former de couche épaisse. Le contre-plaqué étant généralement très poreux, cette opération est des plus importantes car c'est elle qui l'isolera définitivement de l'eau en l'empêchant d'absorber l'humidité qui sans cela risquerait par la suite de provoquer le décollement ou le fendillement des couches extérieures. Insistez en particulier sur les tranches (le contre-plaqué et les bouts de tasseaux. Le bouche-pore étant parfaitement dur vous pourrez procéder à un ponçage à sec au papier de verre fin pour enlever les grosses irrégularités ; évitez de mettre le bois à nu. Dépoussiérez et essuyez au chiffon avant de passer une seconde couche d'impression.  

Une fois bien dure, celle-ci sera poncée au papier abrasif à l'eau n° 320. Faites tremper le papier, plié en 3 comme montré sur la figure 4, et mouillez abondamment la surface avec une éponge. Pour faciliter le glissement ajoutez à l'eau un peu de détergent liquide non moussant. Rincez soigneusement et essuyez la poussière de ponçage avant de passer les couches suivantes.  

Pour le vernis vous devrez compter au moins 7 couches, en ponçant après la 2e avec du papier abrasif n° 320 et après la 4e et la 6e avec du papier abrasif n° 400. Méfiez-vous toujours énormément de la poussière et essuyez avec une peau de chamois sèche au fur et à mesure de l'avancement.

  Votre brosse doit toujours être bien nourrie de vernis ou de peinture mais sans excès. Appliquez d'abord grossièrement la quantité prélevée dans le pot sur la surface, puis étalez, d'abord dans le sens longitudinal (ph. 11), croisez dans l'autre sens (ph. 12). Lissez enfin en long en partant toujours du côté déjà peint et en tirant le film vers l'avant. La plupart des peintures modernes tolèrent des couches relativement épaisses qui se tendent bien sans laisser de traces de pinceau.

  Attention cependant aux coulures qui pourraient se produire sur des parois verticales.

  Commencez par l'intérieur du bateau puis retournez la coque posée sur deux tasseaux pour peindre J'extérieur. Le fond se fera en une seule fois, en commençant par l'arrière, puis alternativement sur les deux côtés en progressant par bandes de 30 cm environ. Attention aux coulures sur les côtés que vous peindrez ensuite, l'un après l'autre.

  Si, comme nous, vous choisissez une solution mixte, il faudra d'abord terminer tout ce qui est verni avant de passer les couches de laque. Vous vernissez entièrement la face extérieure du tableau et de la marotte et, pour limiter les surfaces peintes (qui doivent comprendre les tranches du bordé), vous collez une bande de papier crêpé adhésif que vous enlèverez dès que vous aurez terminé l'application de la dernière couche de laque.  

Pour la peinture vous prévoirez deux couches de sous-couche, un ponçage au papier abrasif n° 320, deux nouvelles couches de sous-couche, un ponçage au papier abrasif n° 400 et deux couches de laque avec un ponçage au papier abrasif n' 400 entre les deux.

  N'oubliez pas après chaque séance de peinture de nettoyer à fond vos pinceaux en les essorant d'abord puis en les essuyant après les avoir imprégnés du diluant adéquat. Placez-les alors, accrochés à un fil de fer, dans un pot fermé dans lequel vous aurez mis une hauteur de diluant suffisante pour que les poils soient entièrement immergés (fig. 5). Lorsque tout est terminé, nettoyez-les au diluant, lavez-les à l'eau chaude avec un bon détergent et laissez-les sécher en entourant les poils d'un chiffon serré par un élastique. Ainsi vous les retrouverez parés pour la remise en état de la saison suivante.

  Pendant que la coque sèche, vous vernirez les dessus de coffre, les espars, dérives, safran, etc. N'oubliez pas auparavant de peindre en noir, sur le mât et la bôme, les marques de jauge de 10 mm de large aux emplacements prévus sur le plan. N'importe quelle peinture conviendra, à condition que sa couleur tienne à la lumière puisqu'elle sera protégée par le vernis. Pour les peindre proprement, enroulez autour de l'espar deux bandes de papier crêpé bien tendu.

  On peut renforcer et protéger le plat-bord par un liston de 25 mm de largeur maximum et de 20 mm d'épaisseur. Celui-ci, en acajou, peut être collé et cloué dans la serre-bauquière, auquel cas il sera verni avec l'intérieur, ou, s'il doit beaucoup fatiguer, être verni à part et vissé sur la coque après peinture. On peut ainsi le changer facilement. Il ne vous restera plus alors qu'à remonter l'accastillage et à procéder aux mesures de jauges.